La fille au parapluie rose (2)

2 avril 2014 10 h 18 min

Première partie ICI

Depuis ce matin pluvieux, je ne sors jamais sans son parapluie. Il laisse des éclats de rose sur les murs de la ville. Les voyageurs du bus ont pris l’habitude de me voir sourire. Au début, ils étaient surpris, ils me regardaient bizarrement. Puis ils ont commencé à me rendre mes sourires, timidement pour commencer.

C’est comme si en m’offrant son parapluie, elle m’avait donné un peu d’elle-même, elle m’avait confié le secret de la vie. Cette fille ne finira jamais de m’épater.

Je me surprends assez souvent à contempler le monde. Je garde l’espoir que quelque part, elle m’attend. Ou peut-être qu’elle est juste là, avec ses parapluies de toutes les couleurs, pour apporter un peu de joie et de douceur à un monde en perpétuel questionnement. Les souvenirs de sa présence refont surface, au détour d’une rue, à l’évocation d’un parfum. Rose sublime. Rose fragile.

Je me fais des tonnes de film dans la tête. J’imagine ce qui se passerait si nous nous rencontrions encore une fois, par hasard, dans un bus ou sur un quai de gare. Je n’ai plus peur des clichés depuis que je l’ai rencontrée. Tout paraît simple. Dans l’absolu, tout est parfait.

« – Bonjour.

–      Bonjour.

–      Vous me reconnaissez ?

–      Bien sûr. Vous êtes…enfin…oui…enfin…je crois.

–      Vous êtes toujours aussi timide.

–      Pas du tout.

–      Vraiment ?

–      C’est vrai, je suis timide. Ou plutôt surpris de vous revoir. Je… »

Elle est déjà partie. Son ombre s’est faufilée entre les passants pressés. Ce n’était qu’un mirage, un de plus. Je voudrais la revoir, la serrer dans mes bras et m’imprégner de sa force, de son innocence, de sa joie de vivre, de son souffle puissant. Je voudrais pouvoir déambuler avec elle dans les rues de ma ville, avec son parapluie rose pour seul compagnon.

Chaque parapluie rose que je croise me projette dans des sphères inconnues. Je croise des regards et je ne sais plus où je suis. Je vole quelque part entre la terre et l’infini. De fines larmes coulent sur mes joues. J’ouvre les yeux, il pleut. Je déplie mon parapluie rose, avec la grâce d’un artiste peintre. Et je le laisse disperser, à sa guise, des pépites d’or sur les murs gris de Paris.

841a2950e097ed54adc40221b1d862b5Crédit Image – Pinterest

Vous en parlez

  • Joli portrait d’un personnage bien intéressant que tu as dressé avec cette fille au parapluie rose 🙂

  • J’aime beaucoup cett histoire, Marie désormais je ne regarderais plus dans Paris ou ailleurs les parapluies roses sans penser à ton histoire… Tu écris bien, bisous et merci pour une petite carte pleines de jolis mots arrivée dans ma boîte au lettre, un moment de bonheur. Câlins au petit homme qui devient grand, j’espère que nous viendrez me voir un jour prochain!

  • J’aime beaucoup cett histoire, Marie désormais je ne regarderais plus dans Paris ou ailleurs les parapluies roses sans penser à ton histoire… Tu écris bien, bisous et merci pour une petite carte pleine de jolis mots arrivée dans ma boîte au lettre, un moment de bonheur. Câlins au petit homme qui devient grand, j’espère que nous viendrez me voir un jour prochain!

  • En lisant cette histoire, première et seconde partie, on n’a qu’une envie c’est avoir un parapluie rose ! Je connais une fille comme çà, elle a toujours un nez de clown dans son sac qu’elle met en public quand elle se sent mal à l’aise… Ce genre de personne est unique, et ne nous font que du bien !

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