C’est certainement le fait de parler régulièrement une autre langue que ma langue maternelle qui me plonge dans une insécurité grandissante quand je laisse courir ma plume sur le papier. Je cherche mes mots en Français, j’en invente certains que je tente de faire disparaître dès que le dictionnaire me confirme mon erreur.
Pendant deux ans, écrire en Français était un tour de force auquel je me prêtais le moins souvent possible, comme si à travers les épreuves de ma vie je souhaitais rayer pour un temps mes origines. Et puis l’Anglais semblait plus simple, plus approprié à mon état d’esprit. Je ne pouvais pas m’offrir le luxe de réflexions poussées dans une langue que je maîtrisais tout juste.
Puis les nuages noirs ont reculé, me laissant à mi-chemin entre deux cultures, un peu perdue entre des mots qui se ressemblent mais se définissent différemment. Mon cœur que j’avais un peu délaissé a repris gout à la vie mais continuer en occultant une partie de moi, ça ne collait pas. Il fallait réagir.
J’ai commencé par des choses simples, des mots mis bout à bout. J’ai repris des vieux textes, changé l’ordre des phrases. A tâtons je me suis aventurée sur des nouveaux chemins, un peu craintive parfois, ne sachant plus vraiment si j’allais pouvoir parler d’un souvenir ou raconter une histoire, si tout ça aurait un sens. C’est étrange de faire ses premiers pas dans un univers que l’on a connu avant. C’est comme si ma mémoire avait occulté ces longues soirées passées à bâtir une nouvelle, ces phrases griffonnées sur un carnet entre deux bus ou à l’abri d’un arbre dans un jardin Parisien, ces idees offertes au vent doux du matin.
Etonnant et surnaturel comme expérience. Mais je n’ai pas baissé les bras. Cela faisait tant de bien de reprendre les rênes de mes rêves et de laisser libre cours à mes pensées, de voir mon crayon capable d’écrire encore dans cette langue que j’aime tant et qui décrit mieux qu’aucune autre ce que mon cœur est le seul à connaitre.
à 18 h 38 min
et c’est pour notre grand plaisir en plus 😉 bisous ma Marie
alors ne t’arrête jamais 🙂
à 14 h 47 min
Merci Chanone, c’est pour moi un plaisir de pouvoir a nouveau ecrire en Francais, ca me manquait!