L’agenda, Caroline Duffaud

30 septembre 2012 12 h 57 min

Voilà un petit livre qui se lit partout, tout le temps, juste par plaisir. Une centaine de pages que l’on glisse dans sa poche, pour les sortir et en lire quelques lignes en attendant que le plat du soir mijote, ou que le train arrive.
Alors, pourquoi j’ai aimé ce livre, et pourquoi je le conseille pour une pause plaisir dans une succession de littérature de haut-vol ?

D’abord, Caroline Duffaud a choisi pour ce premier roman, le thème de l’agenda, en l’utilisant comme un compagnon de vie au quotidien. Je suis une grande fan de l’agenda, et je ne peux pas m’en passer, çà commençait déjà bien. Ensuite, le personnage principal est à la croisée des chemins, à un tournant de sa vie. Elle acquiert un agenda pour donner un cap à son avenir. Les pages se suivent en chapitres courts, sous la forme de journal intime, ce qui n’enlève rien au charme de l’agenda : pour moi le journal et l’agenda sont deux choses indissociables. On suit donc ses pérégrinations, son adaptation à ce suivi régulier de sa chute intime, sa vie, ses doutes, ses souvenirs, ses retrouvailles avec ellle-même…
Caroline Duffaud utilise de très jolies formules qui m’ont fait poser les yeux sur une ligne d’horizon invisible : celle de mon propre avenir.  Je me suis retrouvée dans ces pages, peut-être parce que je suis moi-même à cette croisée des chemins…

 

 » Mon rôle de contemplateur de la ville commençait à m’ennuyer. Ce que j’y voyais n’était que le reflet de ma solitude. Des hommes et des femmes qui se mentent, des malheureux, des alcooliques solitaires ou mondains, des âmes perdues conscientes ou non. « 


Un petit plaisir de lecture à prolonger avec l’interview de Caroline Duffaud sur ce premier livre.

Peux-tu te décrire en quelques mots ?

Je suis parisienne depuis plus de 20 ans et je travaille à mon compte, dans la communication. Je lis beaucoup et j’aime passer du temps à ranger ma bibliothèque !


Quelle relation as-tu avec l’écriture ?

J’aime  les mots, les points, les virgule, les adjectifs et les verbes. Mais avant tout, l’écriture permet d’inventer tout ce qu’on veut. J’aime bien ce principe de pouvoir construire, juste avec des mots, des histoires. Tout devient alors possible !

 

 

As-tu toujours eu un roman qui sommeillait en toi ?

Oui ! Et même plusieurs autres. En ce moment, je travaille sur un nouveau texte.

 

De quoi t’es tu inspirée pour créé l’univers de L’Agenda ?

En fait, j’ai essayé d’inventer un univers ni trop proche, ni trop éloigné du mien : un univers fantasmé, fabriqué en regardant les gens vivre autour de moi.

 

 

Des similitudes entre toi et cette héroïne au carrefour de sa vie ?

Le point commun est le point de départ du roman : le monde professionnel dans lequel le personnage évolue, avant de le quitter. Moi, je n’ai jamais arrêté de travailler et je m’épanouis beaucoup dans mon métier. A part ça, je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de point commun. Le personnage est très contemplatif et en même temps il prend des risques. Je suis plutôt dans l’action mais je ne suis pas aussi téméraire que l’héroïne.

 

Combien de temps s’est écoulé entre les premiers mots et le point final ?

Longtemps ! J’écris plutôt vite, je pose la trame, puis je passe ensuite beaucoup de temps à tout ré-écrire.

 

 

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui rêve d’écrire un roman ?

Je l’encouragerais à réaliser son rêve bien sur. Je lui dirais, parce que je m’y suis moi-même confrontée, de ne pas avoir peur de ses mots et de ne pas brider son imagination, de ne pas se regarder écrire.

Juste écrire, travailler et retravailler son texte sans cesse. Et ne pas se poser la question de savoir si ce qu’on fait est le prochain prix Goncourt ! Sinon on n’oserait rien. Le principal est que le roman existe.

 

 

Peux-tu me parler de ta quête de l’édition ? Comment cela s’est-il passé ?

Une fois mon roman terminé, je l’ai fait lire à quelques amis qui m’ont encouragée à l’envoyer à des éditeurs. Après tout, ce livre existait, je pouvais bien essayer de le publier. Un éditeur a lu mon texte et m’a dit « ok, on y va ! » La sortie du livre était programmée pour Octobre. Mais l’éditeur en question a, hélas, fait faillite. Je n’avais plus le temps de le proposer à d’autres éditeurs, puisque tous avaient déjà bouclé leur programme éditorial de la rentrée. Alors je me suis dit que mon livre allait quand même sortir en Octobre. Je me suis renseignée sur les différents modes d’édition et j’ai opté pour le site www.lulu.com. Je suis très contente de ce choix qui m’a obligé à tout gérer moi même. C’était très intéressant.

 

 

Comment as-tu organisé ton temps pour écrire ?

Je travaille chez moi. J’ai un petit bureau sur lequel je laisse mon texte et mes notes et dès que j’ai plusieurs heures devant moi (le soir, ou le weekend par exemple) j’écris. Dans la journée je n’écris pas mais je pense souvent à mon personnage, je note quelques idées et je lui construis des aventures, juste en marchant, en regardant les gens dans la rue et même parfois en travaillant. Bref en rêvant.

L’agenda, Caroline Duffaud, Editions lulu.com 7,90 E

Vous en parlez

  • J’adore la couverture ! D’emblée ce n’est pas le genre de littérature que je préfère, mais 150 pages, ça me tenterait bien de le découvrir 🙂

  • Un livre qui a l’air fort intéressant et qui pourrait bien me plaire. Je prends note. Merci !

  • @ Fleur de Menthe : comment ça ?

  • Petit roman succulent!!!
    Une plume sobre, bondissante et pleine d’humour. L’héroïne, qui n’a pas de prénom, par le biais original d’un agenda, nous promène dans une ribambelle d’évènements. Suite à trop de non-évènements, de phantasmes, de paraître, elle décide de tout larguer! Elle a ce courage de le faire et ensuite s’offre l’audace d’écrire son livre, avec ses mots.
    Elle nous ballade, nous fai
    t voir ce que nombre de bien voyants ne voient pas… Elle explore des petits boulots. Elle s’échoue un peu. Se fait aider. Après le contact froid d’une morgue, c’est alors la fille prodigue… qui se manifeste. Ce retour chez la maman, c’est très fort, très beau.
    Elle affiche à la fin son côté « has been » et nous laisse un peu rêveur. On voudrait en savoir un peu plus sur un bonheur retrouvé et donc, il nous faut attendre l’agenda 2012, 2013…
    En bref, un livre à déguster sans modération, seule, à deux ou ensemble, à tout moment de la journée, un verre de Saint-Estèphe à l’autre main!
    BRAVO.
    Constance Larsen

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