C’est par une totale inadvertance que j’ai acheté ce livre : la couverture n’est pas particulièrement attirante, la taille (700 pages) pourrait en dissuader plus d’un, et pourtant, l’arrière de couverture m’a immédiatement séduite :
« Je m’appelle Jean Atwood. Je suis interne des hôpitaux et major de ma promo. Je me destine à la chirurgie gynécologique. Je vise un poste de chef de clinique dans le meilleur service de France. Mais on m’oblige, au préalable, à passer six mois dans une minuscule unité de « médecine de la femme » dirigée par un barbu mal dégrossi qui n’est même pas gynécologue mais généraliste ! S’il s’imagine que je vais passer six mois à son service, il se trompe lourdement. Qu’est-ce qu’il croit ? Qu’il va m’enseigner mon métier ? J’ai reçu une formation hors pair, je sais tout ce que doit savoir un chirurgien gynécologique pour opérer, réparer et reconstruire le corps féminin. Alors je ne peux pas – et je ne veux pas – perdre mon temps à écouter des bonnes femmes épancher leur coeur et raconter leur vie. Je ne vois vraiment pas ce qu’elles pourraient m’apprendre. »
Je pense qu’à la lecture de ce petit texte, mes yeux ont brillé et je me suis dit « Alala ma cocotte, mais moi je sais, tu vas apprendre la vie, tout simplement ! La vraie, pas celle qu’on enseigne dans les livres, pas celle avec un scalpel dans la main mais plutôt un cœur. »
Et je ne me suis pas trompée. J’ai dévoré ce roman en quelques jours, émerveillée par la plume de Martin Winckler, cet auteur qui a d’abord été médecin.
Le personnage masculin, odieux en apparence, va peu à peu sortir de son carcan universitaire, de sa coquille qu’elle a dû se créer pour parvenir à son objectif d’excellence. Mais quand on est dénué de la conscience d’humanité, comment peut-on penser un instant soigner ce qu’il y a de plus intime chez une femme ? Comment peut-on vouloir triturer l’intérieur du corps sans savoir ce qui ronge leur vie ? Par ses yeux, on va comprendre pourquoi on a si peur d’aller chez le gynéco, de raconter ce qui va mal à notre médecin, d’oser s’ouvrir : l’auteur dénonce la brutalité des praticiens, dans les mots, les gestes : tout doit aller vite, ils doivent faire le plus de consultations, le plus d’opérations possibles pour que l’hôpital soit rentable… Mais ce « vieux barbu » va se révéler une perle rare, un médecin qui se bat au quotidien pour protéger les femmes, les valoriser, les faire se sentir bien, à l’aise, femmes.
Je ne veux pas en dire plus, parce que je risquerais de trop en dévoiler. C’est un ouvrage que je recommande : je le trouve complet, très documenté sans toutefois être un travail de recherche médicale : on est en plein dans le roman, écrit avec une très belle plume.
Informations complémentaires :
Le choeur des femmes, Martin Winckler.
Editions P.O.L. 23,10E. Editions Folio 9,10E
L’avez-vous lu ?
à 12 h 33 min
Je l’ai lu en effet, et je me suis régalée. même si j’avais préféré d’autres textes du même auteur: « Les 3 médecins » & « La maladie de Sachs ». Voici mon avis: http://www.critiques-futiles.fr/?p=1725
à 13 h 25 min
Je l’ai reçu pour mon anniversaire il y a deux ans maintenant … et je l’ai dévoré ! J’ai eu pour tout te dire un peu de mal à rentrer dans le roman, tant je ne m’attendais pas à ce style … et pourtant ! J’ai trouvé ce roman brillant, drôle, ce personnage attachant. Bref je me suis régalée de son histoire, de son parcours, j’ai aimé toutes ces histoires de femmes, ces morceaux de vie!
à 18 h 58 min
Je suis en train de le lire, ou plutôt de le dévorer !
à 7 h 09 min
je m souviens l’avoir feuilleté en librairie il y a quelques temps, je l’avais reposé, mais cela donne envie de s’y plonger!